Cette exposition commune des artistes Nadia Merzoug et Stéphanie Barbetta traite de la question des pensées et tourments intérieurs liées à la condition féminine dans son ensemble. 

Nadia Merzoug s'est interrogée sur l'oeuvre fantastique de Lewis Carroll, Alice aux Pays des Merveilles et à son lien fort avec les troubles neurologiques telles que la migraine avec aura. Ses dessins bien que délicats amènent à réfléchir à la souffrance liée aux maladies invisibles, aux tourments de l'esprit et aux expériences douloureuses du corps et de l'esprit. Pour l'artiste, ce roman est très effrayant et elle a voulu nous montrer une forme de désorientation, de distorsion des sens et de l'environnement, comme des sortes d'hallucinations visuelles. Toutes "ses Alice" sont tourmentées, elles représentent les femmes d'ici ou d'ailleurs, de hier et d'aujourd'hui, qui restent bien trop souvent incomprises et que nous n'écoutons souvent que trop peu.

Déplaçant des archives d’images de sa famille ainsi que des figures inconnues immortalisées en 1984 par son père, Stéphanie Barbetta réintègre ces images au sein de mises en scène d’objets qui incorporent le passé en renouvelant sa perspective, interrogeant la notion d’objet-photo.
La processus d’upcycling arborée par l’artiste rejoint cette pratique: les objets conservés sont détournés de leur fonction première et prennent des valeurs tantôt de pièce-machine, tantôt de pièce-paysage.
Ses recherches se recentrent sur la question du corps des femmes: instrumentalisé, épinglé et réifié par la société, l’artiste propose ici de déplacer les silhouettes genrées présentes sur les photographies familiales afin de recréer dans ses installations colorées et ludiques une narration libérée des conditions sociales.