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Boselli
Katarina
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«Si l’on observe l’univers, notre planète n’est qu’une minuscule poussière de vie. Si riche et variée, en mouvance permanente. Quel est son rôle dans cet équilibre? Tout cela a-t-il vraiment un sens et ce que nous faisons est-il vraiment important? Parmis tous les êtres vivants, l’humain ne représente qu’une petite feuille sur l’arbre de vie...»

L'artiste guette les fêlures dans un regard ou sur un mur, se questionne sur l’espace-temps, les transmissions des ancêtres, les connexions entre les humains, la vie sauvage, s’interroge sur les liens qui nous animent et nous soutiennent, les liens d’amour, d’amitié, les liens toxiques, sur le fondement même de l’existence, de son sens, de sa raison d’être et de l’instinct de survie.

Elle est réceptive au monde et à l’univers, soucieuse de l’état écologique de la planète (elle récupère, recycle, privilégie la consommation de proximité), souhaite imaginer un quotidien positif et joyeux en créant  avec l’idée que tout est lié et que chaque être est multiple. 

Son travail se caractérise principalement par la composition photographique, point de départ de la plupart de ses réalisations bien qu’utilisée par des techniques différentes. De l’agilité créative à la maîtrise de logiciels, sa formation de graphiste lui permet d’appréhender les outils dédiés aux arts graphique, inscrivant son travail dans l’ère du digital par ses diverses manipulations. Elle observe les fragilités et les forces de la vie accompagnée de ses folies, ses colères et ses rires en s’inspirant autant de la nature dans laquelle elle a grandit que de l’art urbain pour son côté historiquement marginal et éphémère.

Elle aime la réalité de la photo qui fige un instant de vie lui conférant l’authenticité d’avoir existé, et brouille les pistes en les superposant par de complexes jeux de transparence, imprégnant le visuel des différentes perceptions de l’instant choisi.

Ses premiers travaux exposés en 2011, finalisés par des tirages photographiques sont édités à 5 exemplaires.

Son inclination pour le papier et la peinture la dirige rapidement vers le transfert photographique afin de trouver une expression plus organique et plus spontanée ainsi qu’une fabrication plus écologique en imprimant sur papier recyclé et utilisant de la colle sans solvant, elle recompose ainsi ses images sur une toile sur laquelle elle intervient avec un travail de peinture, se servant également de brosses et de chiffons afin d’altérer les différentes couches de papier.

Cette technique devient dès 2015, l’essentiel de son travail.

Elle reproduit aussi ses œuvres en miniature sur des pavés, symboles de révolte et d’espoir (certaines personnes les envisagent comme la 1ère pierre d’un édifice). En 2020, les casernes de pompiers de la Ville de Genève lui commandent ses pavés à l’effigie de Sainte-Barbe, patronne des métiers du feu, symbole de protection installés à chacune de leurs entrées.

L’année 2020 marquera chacun et fera partie des livres d’histoire. Durant le 1er confinement elle fait le choix de se laisser glisser dans la lenteur et projette de réaliser une seule et unique œuvre. Cette œuvre restera inachevée le 24 mai 2020, jour du décès de son père et renforce encore son questionnement face à l’éphémérité de nos histoires, à la force de nos liens et à la douleur de l’absence. Elle poursuit cette série d’arbres et de forêts dessinés à l’encre d’un  stylo à pointe fine, minutieusement et méditativement comme une forme de résilience. Peut-être aussi un peu à l'image du petit Poucet cherchant ses cailloux blancs pour trouver son chemin.

Ce travail de liens et de racines, mettant en scène sa représentation de la magie des forêts dans lesquelles elle se ressource régulièrement, entourée d’êtres et d’esprits chers, retrace le fil du temps, se situant elle-même dans ce milieu de vie avec les parents qui s’en vont et les enfants qui s’envolent. 

Fondamentalement elle aime l’humour et ne comprend pas toujours pourquoi tout s’explique avec tant de sérieux.